top of page
Riom 63
"Aiguillage Céleste"
Parc Dumoulin
Jardin St Chapelle
Parvis de la Gare.
Yves Guérin nous invite à une confrontation avec le temps et l'espace.Un voyage "en chemin de fer" où le rail ne sera plus le vecteur de notre corps mais celui de notre imaginaire
et de notre sensibilité à la matière et au-delà un itinéraire
métaphysique et poétique.
Le Mystère de la Transfiguration nous montre puissamment le passage d'un ordre terrestre à un indéterminable céleste,de même la sculpture d'Yves Guérin dans sa recherche insensée et quasi mystique d'échapper à la pesanteur de notre condition nous ouvre les voies vers un espace où rayonne et flamboie la matière forgée comme les ombres insaisissables de nos destinées.
Nous traverserons le grand silence des titres qu'il donne à ses oeuvres,autant de suaires abandonnés dans les sanctuaires de nos premières images,seul face au sacré,seul face à l'absolu.
Il nous entraîne non encore certain de sa destination dans les entrelacs,les vrilles,les ébauches de corps,les déchirures,les viscères,la grâce des palmes et des peaux luisantes et toujours la lourde présence du rail brut pour enfin accomplir dans le mot sculpture une autre perception du réel.
Ne vous y trompez pas.Après le voyage il vous abandonnera à votre pesanteur sur le bord de la voie vous serez seul et vous songerez aux formes,à la puissance,à l'énergie que dégage ces ombres noires imperceptiblement.Peut être il sera temps d'évoquer " Le portement de Croix","Vanité",
et comme un Primitif,risquer sous les voûtes la question de la beauté.
Yves Guérin sculpte dans une rêverie où sens et matière extraordinairement mêlés dessinent dans un espace plus mental que physique la trace inaltérable de ce que tout artiste invoque face au temps depuis la préhistoire:l'apparition, la disparition.
Rarement la Matière n'a traduit avec autant de force et de
vie l'effroi et la joie d'être au monde dans la Création.
Et puis il y a ce qui touche au plus profond de l'âme,cet instant où tout peux basculer, s'effondrer,ce déséquilibre
merveilleux qui engage la matière dans le spirituel,qui nous saisie dans un mouvement arrêté que l'on découvre intemporel mais vivant.La sculpture d'Yves Guérin est en marche,elle s'est saisie du temps et le jette à pleine mains dans l'espace.
Elsa Ombrie 01-2007
Jardin de La Sainte Chapelle
"les quatre Evangèliste"
Les quatre Evangèliste Mathieu,Luc,Jean et Marc sont ici associés intuitivement à ces sculptures,dont la résonnance dans la matière forgée traduit les relations tumultueuses de la forme avec l'écriture et la "Foi".Errance poétique de la matière qui restitue des lambeaux de sens,d'images anciennes,accrochées au flot du métal,pétri,écartelé,noué.
Ecriture sauvage,toujours fouillant sa propre intériorité,et pourtant centrifuge de tendresse dans la douceur des lumières caressant ses palmes forgées.
Ainsi disparaîtra à vos yeux tant d'énergie,de puissance, de grâce qu'il vous semblera vain d'espérer une réponse à votre interrogation,alors seulement le fer tourmenté dans sa nudité et son silence ouvrira la porte étroite de sa vérité.
"Parvis de la gare de Riom"
Trois sculptures monumentales
C'est la géographie mystique de la gare que le sculpteur Yves Guérin explore ici sur cette esplanade lumineuse.Chacun éprouvera dans cet espace qui nous conduit vers un possible ailleurs la puissance de sa métaphore .
Portage de Croix,Déposition,Assencion,relique comme un sablier vide,tableau craquelant sous les assauts du temps,ainsi apparaîtrait l'installation de ces trois oeuvres si nous n'étions submergé par cette vague de métal vivant.
Puissante allégorie de l'attente,la gare de chemin de fer comme l 'Eglise ,un lieu d'attente et de respiration intérieure étonnante analogie avec nôtre présence face à l'oeuvre d'art.
Et puis abandonnons les images,descendons du train,traversons la gare et tenons nous au centre de l'esplanade où physiquement nous éprouvons la sculpture. Dans ce bref séjour nous sommes statufiés.La sculpture n'est elle pas plus vivante,plus précieuse et riche de forme que nous n'apparaissons?Non, impossible confusion,ce n'est que fer forgé,la vie est de notre côté.Mais alors qu'un trouble déséquilibre cette certitude,nous abandonnons sur cette esplanade le mot joie et le mot beau comme on se sépare d'un billet de train pour une destination inconnue,la seule pourtant annoncée,la disparition.
"Parc Dumoulin"
Les arbres centenaires du parc Dumoulin semble charpenter une cathédrale baroque pour révéler dans des puits de lumière et des contres jours les sculptures d'Yves Guérin.
C'est dans cette approche "religieuse" que l'interrogation sur la forme nous engage à être présents dans la sculpture.Les thèmes "sacrés"choisis par l'artiste,transposés dans l'ordre du profane par la matière du rail en acier,font écho à l 'Histoire de l'Art d un palimpseste où se superposent les oeuvres du passé.
En effet,la sculpture d'Yves Guérin se situe dans un temps arrêté entre apparition et disparition elle est entre la rigidité du rail et la vigueur du métal modelé à la forge,elle est également prompte à disparaître dans un feuillage ou apparaître dans un éclat de lumière.
De même quand son interprétation nous paraît insaisissable nous percevons profondément dans la matière,par l'énergie qu'elle dégage et son mouvement,la pertinence d'un titre par l'éblouissement de la mémoire.
bottom of page